Actualités posté le 19 DéC 2025

[Soutenance de thèse] Amalia Martinez

Le 12 novembre 2025, Amalia Martinez a soutenu sa thèse en santé publique :

‘L’influence du sexe et du genre dans le cancer colorectal : l’incidence comme point de départ des inégalités sociales de santé’

Cette thèse a été réalisée sous la co-direction de Cyrille Delpierre et Sébastien Lamy

Jury:

  • Guy Launoy, professeur des universités et praticien hospitalier, Université de Caen Normandie (président)
  • Carole Clair, professeure, Université de Lausanne (rapporteur)
  • Bernard Rachet, professeur, London school of hygiene & tropical medicine (rapporteur)
  • Agnès Dumas, chargée de recherche, Inserm PACA et Corse (examinateur)
  • Come Lepage, professeur des universités et praticien hospitalier, Université Bourgogne Europe (examinateur)
  • Cyrille Delpierre, directeur de recherche, Inserm Occitanie Pyrénées (co-directeur de thèse)
  • Sébastien Lamy, chercheur, IUCT oncopole (directeur de thèse)

Résumé:

Les inégalités de genre en santé constituent un enjeu majeur de santé publique, influençant les comportements de santé et l’histoire naturelle des maladies. Ces disparités résultent de mécanismes complexes, en partie façonnés par des déterminants sociaux et structurels. Le genre, envisagé comme un système normatif attribuant rôles et statuts en fonction du sexe assigné à la naissance, structure ces dynamiques et contribue aux écarts observés entre les hommes et les femmes face à la maladie.
Le cancer colorectal (CRC), l’un des cancers les plus fréquents et une cause majeure de mortalité dans le monde, illustre bien ces enjeux. Bien que son incidence soit globalement plus élevée chez les hommes, l’ampleur de cet écart varie selon les contextes géographiques et socio-économiques. Or, si de nombreuses études ont mis en évidence des différences de survie et de prise en charge entre les sexes, peu ont exploré l’influence du genre sur l’incidence. Notre scoping review confirme cette lacune : la plupart des travaux confondent sexe et genre, rendant l’analyse des mécanismes explicatifs difficile.
Cette thèse adopte une approche d’épidémiologie sociale visant à intégrer les dimensions structurelles du genre. L’objectif principal est d’examiner dans quelle mesure les mécanismes de genre influencent les taux d’incidence du CRC à différentes échelles. L’hypothèse centrale est que le cancer colorectal n’est pas une pathologie intrinsèquement liée au sexe attribué à la naissance, et que les écarts d’incidence observés entre les hommes et les femmes résultent principalement de déterminants sociaux et structurels liés au genre.
Pour y répondre, la recherche s’appuie sur deux volets complémentaires : (1) une analyse comparative internationale entre le Gender Inequality Index (GII), le PIB par habitant et le sex-ratio du CRC ; et (2) une étude nationale analysant les mécanismes de genre dans la survenue du CRC. En combinant analyses quantitatives et réflexion critique sur les concepts de genre en épidémiologie, cette thèse ambitionne de renouveler l’approche des inégalités en cancérologie. Ces travaux offrent un cadre essentiel pour analyser les inégalités observées dans l’incidence de certaines pathologies, comme le cancer colorectal, en interrogeant non seulement les conditions de vie, mais aussi les mécanismes sociaux, tels que le genre, qui structurent l’exposition au risque.

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